Paulus
À l’approche de Noël, Julia Fuchs pourrait avoir tout pour elle. Les profs l’adorent, c’est une bête en maths, en latin, en grec. Elle invente le monde avec sa petite soeur Judith. Et elle refait le monde avec Johana, sa meilleure amie, accro au téléphone et à la cigarette. Seulement, Julia apprend par Johana que Paulus est amoureux d’elle. Quoi, Paulus ? Le mec le plus canon de tout le lycée ? Julia ne peut pas le croire. Il faut dire que dans ce domaine elle manque d’assurance. Elle n’est pas très à l’aise avec son corps et, surtout, elle est une parfaite débutante. Elle en sait beaucoup moins long que Johana, qui s’y connaît en garçons. Moins long que sa mère, qui lui repasse le film d’elle quand elle avait son âge. Moins long que les autres filles de la classe, Coralie la pute ou Nadine-le-bonsens-près-de-chez-vous. Moins long même que Judith, qui, du haut de ses cinq ans, file le parfait amour avec Camel à la maternelle. Car, pour Julia, un seul être vous aime et tout est détraqué. Pourquoi Paulus copierait-il des poèmes d’Apollinaire pour la séduire ? Pourquoi l’appellerait-il ? Et si cet amour soudain n’était qu’une conspiration ?
À propos de Paulus, dont le premier tome a été écrit à la fin du XXe siècle, on me demande parfois : « Vous vous rendez compte que c’est un roman vintage : pas de portable, d’ordinateur, l’ère Mitterrand… etc ? », je réponds que les lecteurs ne semblent pas s’en rendre compte. Je crois en fait qu’ils s’en fichent. S’ils veulent des renseignements sur les nouvelles technologies, ils savent parfaitement où les trouver.