Voleuse de peluche

Au rayon peluches du grand magasin, il y a des piles de girafes, des centaines d’ours blancs ou bruns, des lions, des phoques, et un mogwaï aux yeux tendres, brillants, un mogwaï irrésistible.
Marion passe la main dans la fourrure du mogwaï.
Elle pourrait revenir lundi, pour l’acheter avec son argent du mois. Mais elle est sûre que quelqu’un va venir dans les cinq minutes et l’emporter. Elle ramasse le sac avec la jupe et y fourre le mogwaï. Elle en a presque un arrêt cardiaque mais il n’y a aucun problème. Aucun problème jusqu’au retour à la maison…
« Céline cherche un gardien des yeux. Mais il n’y a que des montagnes de peluches. Des girafes, des lions, des marsupilamis, des chats, des lamas, des chiens. Et, entre deux ours bruns, un mogwaï. De longs poils blancs retombent sur son petit nez retroussé. Il a de gros yeux tendres et brillants. Deux grandes oreilles roses s’échappent de sa fourrure comme des antennes. Marion est certaine que jamais, jamais, il n’a existé de peluche plus adorable. Ce mogwaï est unique et il est là pour elle. »