C'est la vie, Lili
Un relais d'autoroute, un jour de grand départ, un 30 juillet de canicule. Un endroit de fête ! Avec cafétéria, self-service, lavabos, mini-supermarché, gadgets ! Un endroit grandiose ! Un vrai village sur un pont suspendu ! Un endroit de repos, de détente, le moment où les vacances n'ont jamais été si proches... Ce que disent les parents. Un endroit sinistre, où les gens sont tous laids à cause de la lumière éléctrique des néons, où les mots joyeux sonnent faux, où des chiens, des vieux, des gêneurs sont abandonnés tous les ans. Parce que les adultes fatigués de leur année de travail ont envie « de se retrouver, de se ressourcer, de réapprendre à aimer ». Seuls. C'est ce que pense Lili. Une gêneuse, elle a le sentiment d'en être une, depuis qu'elle a entendu son père dire que « même une gosse malade, les parents sont trop contents de s'en déba...» Alors, quand elle aperçoit un grand chien noir à poils longs, sale et fatigué d'avoir espéré, d'avoir couru après ses maîtres, elle le regarde, elle le comprend. Et elle se met à sa place.