Crimes parfaits
C'est toujours pareil avec les très bonnes histoires policières : avant d'avoir mis le nez dedans, on a confiance dans sa matière grise ; on aborde la première page, les neurones frétil-lants, et pour peu qu'on ait déjà lu un ou deux romans du genre, on se sent très sûr de soi. On se dit que ce n'est pas sorcier de trouver la solution. Si un esprit humain a pu la concevoir, elle n'est pas introuvable. Il suffit, c'est bien connu, de s'attacher à pénétrer l'esprit de l'auteur et de ne négliger aucun détail. Vous êtes prêts ? Commençons. Un homme est trouvé mort au milieu d'un champ enneigé. Deux séries d'empreintes mènent au cadavre, aucune n'en revient. Vous avez une idée ? Un autre homme écrit une lettre à un certain baron pour lui dire que s'il ne met pas rapidement à sa disposition une partie de ses biens, il viendra se servir lui-même. A priori, il n'y a pas à s'inquiéter, l'auteur de la lettre est en prison. Et pourtant, le cambriolage a bien lieu, à l'heure annoncée et malgré la surveillance de l'inspecteur principal Ganimard. Normal, il est signé Arsène Lupin. Comme le dit ce cher inspecteur : " J'en suis à me demander si ce n'est pas volontairement qu'il s'est fait arrêter par moi, en Amérique! " Vous donnez votre langue au chat ? Dans une maison du Sussex, en 1660, un homme est mort devant plusieurs témoins, poignardé à treize reprises par une main invisible, à l'aide d'une arme qui n'existait pas. La pièce a été brièvement plongée dans l'obscurité, on a entendu un bruit de lutte, mais le suspect, le seul suspect plausible, n'était pas armé. La porte, qui était l'unique ouverture, était close. On a fouillé le suspect, on a fouillé la pièce, de fond en comble, mais on n'a pas retrouvé le couteau à large lame qui seul avait pu provoquer de telles blessures. Comment s'est-il volatilisé ? Si vous ne connaissez la réponse à aucune de ces énigmes, soyons francs, la lecture de ce recueil vous est vraiment indispensable.